20071229

américains, quelle théocratie préférez-vous?

avant de revenir sur la question du support public aux arts, je voulais absolument commenter les derniers développements de la campagne présidentielle américaine. républicains et démocrates sont présentement à l'aube de leurs premières courses à l'investiture et c'est habituellement la période où les candidats secondaires s'agitent pour un peu de publicité, avant d'être éventuellement écrasés par le poids de l'appui militaro-industriel (eisenhower) des candidats favoris (par exemple, john mccain et bill bradley, respectivement battus par george w bush et al gore en 2000).

mais cette fois-ci, toujours en guerre et face à un ralentissement économique exacerbé par le déficit fédéral et la crise du crédit, les électeurs américains des deux partis semblent sur le point de balancer leurs favoris de quelques mois à peine (rudy giuliani chez les républicains et, dans une moindre mesure, hillary clinton chez les démocrates) pour des outsiders.

il faut garder en tête, par contre, que giuliani et clinton sont toujours donnés favoris dans les sondages nationaux et que des victoires surprises pour un candidat lors des premières élections primaires (tous les états américains ne tiennent pas leurs primaires à la même période -- l'iowa et le new hampshire sont les premiers et bénéficient ainsi d'une couverture médiatique plus intense) ne garantissent pas nécessairement une victoire lors du super tuesday (le mardi du mois de mars où plus d'une dizaine d'états tiennent leur primaires en même temps).

pourtant, l'évolution des songages ces dernières semaines est particulièrement troublante. giuliani voit son statut de favori en danger et son passé financier et marital trouble ne l'aide pas chez cet électorat républicain dérouté (chez qui le statut totémique du 11 septembre 2001 s'érode). mccain semble avoir stoppé sa chute libre avec quelques appuis et remonte lentement dans les sondages, mais aucun de ses kowtows à rove et bush n'auront suffi à lui assurer l'investiture. en fait, il a clairement misé sur le mauvais cheval et si sa campagne d'aujourd'hui était à l'image de celle de 2000 (avec son straight-talk express, et les positions modérées qu'il tenait alors -- par exemple il avait créé l'émoi chez les républiains en affirmant publiquement qu'il laisserait sa fille choisir d'avoir un avortement ou non, avant d'avoir à se rétracter devant les haux-cris des ligues chrétiennes), il voguerait assurément en tête.

chez les démocrates, on a vu barack obama ratrapper progressivement (ha!) hillary clinton dans les sondages, après un été qui avait vu ses appuis plafonner malgré un certain engouement médiatique. cependant, son adoubement par oprah ne garanti pas qu'il peut surmonter l'emprise que les centro-corporatistes du democratic leadership council exercent sur le parti démocrate depuis la présidence de bill clinton.

pourtant, de tous les candidats des deux camps, hillary est celle qui récolte la plus grande proportion d'opinion défavorable au niveau national (48% des sondés ont une opinion défavorable, suivi de près par giuliani avec 41% -- à mettre en persepective avec les 57% d'appui favorable que récolte obama dans le même sondage!)

mais la question fondamentale qui se pose, celle qui teinte tout le climat politique, est religieuse. à un point tel que la population américaine qui ne professe aucune religion se dit, comme le mentionne le sociologue darren sherkat, "horrified by both the democratic and republican rhetoric surrounding religion -- that people who are not religious... are immoral, that they're not qualified to serve in public office" (non-believing us voters feel demonized, 19 décembre 2007). quoique, comme le souligne si bien frank rich dans le new york times, le mouvement oprah-obama n'est pas libre de références religieuses ("this movement has its own religious tone. references to faith abound in mr. obama's writings and speeches, as they do in oprah's language on her tv show and at his rallies. five years ago, christianity today, the evangelical journal founded by billy graham, approvingly described oprah as 'an icon of church-free spirituality'..." -latter-day republicans vs. the church of oprah, 16 décembre 2007), ce sont les candidatures des candidats républicains mitt romney et mike huckabee qui projettent cette tendance à l'avant-plan.

la controverse a véritablement pris forme avec la candidature du consultant d'entreprise, vedette du comité des jeux olympiques de salt lake city et ancien gouverneur du massachusetts, mitt romney. alors qu'il était gouverneur, romney tenait des positions plutôt modérées pour le parti républicain. il a instauré dans son état un régime public d'assurance santé dans un pays où un système à la canadienne est encore perçu comme étant une idée "communiste". aussi, contraint par la cour suprème de son état, il ne s'opposait pas aux unions civiles entre personnes du même sexe (quoi qu'il ait appuyé divers amendements protégeant la nature hétérosexuelle du mariage).

pourtant, pour une candidature à l'investiture présidentielle républicaine, ce n'était pas assez "politiquement correct". romney a alors opéré une transition vers les politiques héritées des dernières victoires politiques de son parti, voulant s'assurer de l'électorat évangélicaliste avec des prises de positions radicales et une emphase constante sur sa moralité et sa foi. et c'est là où le bât blesse, romney n'est pas qu'un simple chrétien issu d'une des multiples dénominations du christianisme protestant américain, mitt romney est un mormon. l'église de jésus-christ des saints des derniers jours, connue communément sous l'apellation de mormonisme, est, comme le jazz, une invention totalement américaine. pourtant, de par sa nature, elle a toujours été perçue comme une hérésie par la majorité chrétienne américaine et encore aujourd'hui ses fondements sont peu connus du grand public. résultat, malgré les dizaines de millions de sa fortune personnelle engloutis dans sa campagne, il n'a pu neutraliser chez la base extrémiste du parti républicain son image de manchurian candidate mormon.

romney est un personnage fascinant, scion d'une des plus vieilles familles du mormonisme, et je vous recommande deux portraits de sa campagne, l'un publié dans harper's, making mitt romney: how to fabricate a conservative et l'autre dans le new yorker, the mission, mitt romney's strategies for success. particulièrement intéressant est son passé de "management consultant and leveraged-buyout specialist" chez bain capital (firme qui, près de chez nous, a acheté la division de produits récréatifs bombardier et la chaîne de magasins dollarama!) et l'application de ces techniques d'entreprise à sa vie politique.

jouant le tout pour le tout sur la question de sa foi, romney a prononcé un discours important le 6 décembre, faith in america, par lequel il voulait dissiper, comme kennedy l'avait fait pour son catholicisme, les doutes entretenus par la population: "today, i wish to address a topic which i believe is fundamental to america's greatness: our religious liberty. i will also offer perspectives on how my own faith would inform my presidency, if i were elected.". mais par delà son message initial ("let me assure you that no authorities of my church, or of any other church for that matter, will ever exert influence on presidential decisions.") il révèle malgré lui à quel point les politiciens américains ont définitivement sapé les fondements constitutionnels de leur pays. car si ils préservent une facade de séparation entre la religion et l'état, aucun d'entre eux (républicains, démocrates ou libertariens) n'ont tenu à corriger l'énormité suivante: "freedom requires religion just as religion requires freedom. freedom opens the windows of the soul so that man can discover his most profound beliefs and commune with god. freedom and religion endure together, or perish alone.".

maintenant, comparez ce discours avec celui de john f kennedy, en 1960 (l'accentuation est mienne): "[...] because i am a catholic, and no catholic has ever been elected president [...] it is apparently necessary for me to state once again -- not what kind of church i believe in, for that should be important only to me -- but what kind of america i believe in. i believe in an america where the separation of church and state is absolute -- where no catholic prelate would tell the president (should he be catholic) how to act, and no protestant minister would tell his parishioners for whom to vote -- where no church or church school is granted any public funds or political preference -- and where no man is denied public office merely because his religion differs from the president who might appoint him or the people who might elect him. i believe in an america that is officially neither catholic, protestant nor jewish -- where no public official either requests or accepts instructions on public policy from the pope, the national council of churches or any other ecclesiastical source -- where no religious body seeks to impose its will directly or indirectly upon the general populace or the public acts of its officials -- and where religious liberty is so indivisible that an act against one church is treated as an act against all. [...] finally, i believe in an america where religious intolerance will someday end -- where all men and all churches are treated as equal -- where every man has the same right to attend or not attend the church of his choice [...]"

mais depuis les victoires électorales de reagan basées sur l'appui des activistes religieux, ce principe jeffersonien a été complètement écarté des stratégies politiques. comme le mentionne jeff sharlet dans through a glass, darkly: how the christian right is reimagining u.s. history (harper's magazine, décembre 2006): "the new christ [a warrior who hates the carnage he must cause, a man-god ordinary men will follow], fifty years ago no more than a corollary to american power, twenty-five years ago at its vanguard, is now at the very center. his followers are not anxiously awaiting his return at the rapture; he's here right now. they're not envious of the middle class; they are the middle class. they're not looking for a hero to lead them; they're building biblical households, every man endowed with 'headship' over his own family." ce sont ces électeurs qui maintenant commandent les faveurs des politiciens américains et, déçus des choix offerts en cette période électorale, certains se sont tournés vers la candidature du pasteur mike huckabee.

pasteur baptiste et ancien gouverneur de l'arkansas, mike huckabee est le candidat logique d'un parti qui a littéralement fait de george w bush un sauveur de la foi en amérique. cependant, pour l'establishment républicain plus soucieux de mainmise économique que de rédemption, il menace l'équilibre d'un électorat évangélicaliste appelé aux urnes sur demande mais discret politiquement le reste du temps. dans the huckabee revolution: evangelicals at the GOP gate, thomas b edsall du huffington post écrit: "mike huckabee's insurrectionist presidential campaign is defying the determination of the republican establishment to restrict the selection of the party's nominee to pre-approved candidates. [...] huckabee not only lacks endorsements from republican party principals, but also from the most prominent leaders of the traditional christian and social issues sector of the party. [...] most importantly, endorsements notwithstanding, christian evangelicals, who make up roughly 40 percent of the republican electorate, are hungry for an alternative to romney, thompson, mccain, and giuliani."

même le commentateur politique de droite robert novak (celui de l'affaire valerie plame) lance dans le washington post: "huckabee is campaigning as a conservative, but serious republicans know that he is a high-tax, protectionist advocate of big government and a strong hand in the oval office directing the lives of americans. [...] the rise of evangelical christians as the force that blasted the gop out of minority status during the past generation always contained an inherent danger: what if these new republican acolytes supported not merely a conventional conservative but one of their own?" (the false conservative, 26 novembre 2007).

rich lowry, de la national review, explique très bien pourquoi une candidature évangélicaliste comme celle de mike huckabee représente un danger pour le parti républicain : "[...] his vulnerabilities in a general election are so screamingly obvious that it's hard to believe that primary voters, once they focus seriously on their choice, will nominate him. [...] the gop's social conservatism inarguably has been an enormous benefit to the party throughout the past 30 years, winning over conservative democrats and lower-income voters who otherwise might not find the republican limited-government message appealing. that said, nominating a southern baptist pastor running on his religiosity would be rather overdoing it. social conservatism has to be part of the republican message, but it can't be the message in its entirety." (huckacide, 14 décembre 2007)

en effet, le danger huckabee est qu'il avance à visage découvert sur les questions sociales sensibles, loin des allusions codées que favorisait le conseiller politique de george w bush, karl rove. fortement appuyé par le défunt pasteur jerry falwell pour ses positions fermes sur la place de la religion au gouvernement, huckabee ne répugne pas à afficher ses positions fondamentalistes, parfois incompréhensibles: "early in his time in office he refused to sign off on disaster relief legislation that would have prevented insurance companies from weaseling out of their claims, because catastrophic weather events were referred to as 'acts of god.' it wasn't the prerogative of lawmakers, huckabee claimed, to 'issue some kind of comment for the few who died and blame [god] for that and let that be the only time at which we offer his name in some kind of public setting.' [...] in 1998 he signed a statement urging wives to 'graciously submit to their husband's sacrificial leadership.' [...] while in office, he pushed a strong anti-abortion agenda, [...] hired church groups to run welfare and youth programs [and] when the arkansas' divorce rate skyrocketed, huckabee turned to his baptist roots, instituting 'covenant marriages,' which encouraged training on healthy relationships and made it harder for people to divorce." (falwell's hero: how huckabee has championed the christian right, 13 décembre 2007).

de plus, il affirmait en 1992 vouloir isoler les sidatiques en quarantaine et s'opposait au financement de la recherche d'une cure: "mike huckabee once advocated isolating aids patients from the general public [...] besides a quarantine, huckabee suggested that hollywood celebrities fund aids research from their own pockets." (associated press, 9 décembre 2007). sans oublier qu'il est, contrairement au crédo républicain, intervenu directement dans la remise en liberté d'un meurtrier et violeur en série, simplement parce qu'une de ses victimes était une lointaine cousine de bill clinton! (documents expose huckabee's role in serial rapist's release, 4 décembre 2007).

devant un tel champs politique, des candidatures habituellement très marginales -- comme celle du libertarien ron paul (qui fait du retour de l'étalon-or l'un des pilliers de sa campagne) ou celle, probablement indépendante (ni républicaine ou démocrate), de l'actuel maire de new-york michael bloomberg -- deviennent soudainement des choix possibles pour les électeurs sans véritables allégences partisanes et plutôt fidèles au "vivre et laisser vivre" du rêve capitaliste américain.

20071208

toujours contre les accomodements intellectuels

comme c'est typique de ma part, de promettre ainsi une suite palpitante à mon précédent billet (août) et rester finalement absent du débat pendant trois mois.

outre le fait qu'en ma nouvelle qualité d'intellectuel "de gouvernement" (oui oui, je sais, vous payez pour ça*) j'ai passé les trois derniers mois plongé dans deux cycles d'évaluation, sans compter quelques comités ad hoc, il y a aussi que tous les débats de la commission bouchard-taylor n'ont finalement été que le reflet fidèle de mes préjugés à leurs égards: prévisibles et insipides. il y a bien de temps à autre un moment drôle, comme lorsque que charles taylor à voulu forcer un soit-disant intellectuel à préciser sa pensée en lui demandant si la position qu'il présentait à la commission était rousseauiste, seulement pour se rendre compte que l'homme en question ne savait absolument pas à quoi taylor faisait référence, semblant réellement surpris que les idées qu'il défendait puissent avoir été déjà formulées (et plus éloquemment, quand même) par un autre, deux siècles plus tôt (!).

mon prix de consolation pour avoir espéré quelque chose de l'exercice est l'appui incontestable que porte la population québécoise à la laïcité dans l'espace public. espérons que nous pourrons encore longtemps éviter le genre de situation vécue présentement sur la scène politique aux états-unis, où, comme le résume si bien john whitehead sur huffington post, "despite the constitution's clear prohibition of a religious test for office, the race for the white house has turned into a campaign to get americans to vote -- or not vote -- in blocs for particular candidates based on their religious beliefs." (tiens tiens, je crois que je vais vous préparer un petit topo sur les candidats républicains mike huckabee et mitt romney, vous allez rire! ou peut-être pas)

m'enfin, tout ça pour en venir à la place de l'intellectuel dans la société et, à ce sujet, je voulais attirer votre attention sur l'excellent dossier guerre des idées (édito de ramonet, suivi de liens vers tous les articles du dossier), paru dans le monde diplomatique en mai 2006. surtout, jetez un oeil à leur petit florilège de citations sur le rôle de l'intellectuel: "tout intellectuel a ce qu’on appelle des intérêts idéologique [...] bien que j’aie toujours contesté la bourgeoisie, mes œuvres s’adressent à elle, dans son langage..." - sartre; "les intellectuels sont de leur temps, dans le troupeau des hommes menés par la politique de représentation de masse qu’incarne l’industrie de l’information ou des médias; ils ne peuvent lui résister qu’en contestant les images, les comptes rendus officiels ainsi que les justifications émanant du pouvoir..." -said.

aussi, dans on en est là..., jacques bouveresse constate: "l’intellectuel d’aujourd’hui [...] a cessé d’éprouver [...] un sentiment de gêne quelconque. il est – on vient de l’observer une nouvelle fois lors des manifestations de la jeunesse contre la précarité – plutôt respectueux de tous les pouvoirs établis, à commencer par celui du marché et de l’argent. il est intarissable sur les questions morales, mais ne veut pas être ennuyé avec les questions de justice sociale et les questions sociales en général. il s’abstient soigneusement, dans la plupart des cas, de faire la leçon aux représentants du grand capital, mais la fait volontiers à ceux des milieux sociaux les plus défavorisés."

sur une note plus légère, prenez ce jugement de perry anderson à propos de bernard-henri lévy (cité dans l'article de bouveresse): "il serait difficile d’imaginer une inversion plus radicale des normes nationales en matière de goût et d’intelligence que l’attention accordée par la sphère publique en france à ce grand nigaud, en dépit des preuves innombrables de son incapacité à saisir correctement un fait ou une idée. une telle caricature pourrait-elle exister dans une autre grande culture occidentale aujourd’hui?" et ensuite rappelez-vous qu'ici on laisse richard martineau s'affubler du qualificatif d'intellectuel sans contestation notable! (quand même, un morceau de robot à mistral, pour son bel effort, et, non, le bon mot de laferrière ne suffit pas).

dans le prochain et dernier billet sur le sujet (pour l'instant) je vais vous résumer l'incroyable rencontre que j'ai eu avec james early en avril dernier. très bientôt, car ensuite je vais avoir besoin de ce blogue pour m'épancher sur les élections américaines...

mise à jour (9 décembre)! sur le blogue 1924, notre camarade folksigner nous rappelle très justement que "ce monde, loin d'être mou et informe, comme les réactionnaires aiment à le peindre, est d'une dureté difficilement soutenable. lutter contre lui demande à se placer du point de vue contraire. les écrivains maudits sont ceux qui ont confronté le pouvoir, pas ceux qui l'ont appelé de leurs voeux." (son billet est à lire en entier, il est excellent)

(*) à propos des subventions aux artistes: quoique j'ai rigolé à la lecture du petit lexique de la conspiration dépressionniste, je ne m'explique toujours pas leur position libertarienne sur l'appui aux arts, alors qu'il s'agit quand même d'argent distribué pour ne pas travailler (dans le sens de recevoir un salaire horaire pour la production de biens ou de services) et se consacrer à la création d'un artefact inutile (sonore, visuel, médiatique) ou à l'expression éphémère d'une sensibilité (danse, performance, théâtre). on peut difficilement trouver (à part les crédits d'impôts aux grandes entreprises) acte gouvernemental plus "gratuit". j'ai plutôt l'impression qu'ils confondent les subventions commerciales (pour les gros producteurs de spectacles et de festivals et aux majors de l'industrie) avec celles distribuées par le conseil des arts et des lettres du québec et le conseil des arts du canada (et rappelons que ce dernier ne représente tout de même que 8% de l'investissement fédéral canadien en "culture"). on m'a promptement exclu quand j'ai soulevé la question par courriel il y a quelques temps déjà -- j'ai participé aux deux premiers numéros -- et je me suis dit qu'elle méritait finalement d'être posée publiquement... parce que, lorsqu'on y pense, à québec les artistes subventionnés et le lumpen intelligentsia dépressionniste ne devraient-ils pas plutôt avoir des ennemis communs, par exemple les critiques hégéliens du voir? (ha! ha!)